Extraits de "J'ai vu" du poète Salah Al Hamdani
"(...) J'ai vu
des enfants migrer
et un soleil en garde à vue
dans les yeux d'un prisonnier.
Souvent, le soir
il ouvrait ses mains rongées par les rêves.
Devant le portrail de fer
un bras décapité
et une paume
se dirigeaient vers un point de lumière
laissé par un clou.
C'était l'époque
où les poissons brûlaient dans l'eau
et des paysans se perdaient dans un champ sans saisons
sans cailloux, sans arbres, et une terre en ruines.
C'était l'époque
où l'on enfermait le jour dans une boîte
alors que l'embryon d'une vérité sur l'Irak
bouillonnait dans l'encrier."